L’erreur est humaine! Ce que les statistiques tendent à prouver. En effet, 50 % des accidents entre un deux-roues motorisé et une voiture seraient dus à une erreur de l’automobiliste (qui dans 70 % des cas n’aurait tout simplement pas vu le deux-roues) tandis que dans 37 % des cas l’erreur serait imputable au conducteur du deux-roues motorisé lui-même.
Au début des années 2000, le projet MAIDS, une enquête approfondie sur les accidents de moto, a été menée à l’initiative des constructeurs eux-mêmes, pendant trois ans dans cinq pays d’Europe, en collaboration avec la Commission européenne et les associations d’usagers. Cette étude devait permettre «l’élaboration et la mise en place de nouvelles mesures de sécurité routière». Comme la plupart des autres études sur la sécurité routière, MAIDS souligne que la visibilité est un des éléments de base de toute stratégie de conduite. La plupart des accidents impliquant un motocycliste résultent du fait qu’il ne soit pas vu par les autres usagers ou qu’il le soit à la dernière minute.
Selon MAIDS, les principaux facteurs ayant causé l’accident sont : les facteurs humains, très largement majoritaires (87,5 %), les facteurs techniques, extrêmement rares (0,7 %), les facteurs environnementaux (7,7 %) et les défaillances diverses (4,1 %).
Pour les motocyclistes, il existe une proportion importante de cas où le deux-roues est confronté à un comportement inattendu de la part de l’automobiliste. En contrepartie, ce dernier a un problème de détection du deux-roues. C’est ce que nous appelons une erreur d’interaction dans laquelle existe une complémentarité entre les problèmes des deux conducteurs. Très globalement, les conducteurs de deux-roues agissent avec une trop grande confiance dans leur capacité à anticiper et à réguler. Et cela, aussi bien pour l’interaction avec l’automobiliste que pour celle avec l’infrastructure. Ils ont tendance à rouler aux limites admissibles par le système (accélération dans les virages, capacité de négociation, de trajectoire, de freinage...). De cette façon, ils ne se donnent quasiment aucune marge en cas de rencontre avec un imprévu.
Dans le cas des automobilistes, la principale difficulté est la détection des deux-roues. En raison de leur surface frontale réduite et de leur comportement imprévisible, ceux-ci posent un problème aux autres usagers. Sans le vouloir, le motocycliste se met en situation de ne pas être détectable. Par ses niveaux de vitesse ou son positionnement (par exemple, en étant masqué derrière un autre véhicule, un panneau, un arbre...), il piège les automobilistes en créant une situation qui ne s’intègre pas dans leurs habitudes de stratégie de prise d’information.
Des solutions pour être vu
Le meilleur moyen de survivre dans la circulation, c’est d’assumer notre invisibilité. Et de faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de nous rendre plus visibles des autres usagers, de communiquer efficacement notre présence et nos intentions. Pour y parvenir, vous pouvez poser plusieurs gestes salutaires :
- Portez des vêtements voyants et un casque de couleur claire;
- Augmentez votre visibilité dans les conditions de faible éclairage en installant des bandes réfléchissantes sur vos vêtements et votre casque;
- Durant la journée, roulez en plein phare. N’oubliez pas de vous remettre en position code à la tombée de la nuit afin de ne pas éblouir les autres usagers;
- Communiquez vos intentions aux autres usagers, soit à l’aide de signaux lumineux (appel de phare, appel de frein) ou manuels (tendre le bras pour indiquer que vous allez tourner, par exemple). Et pensez à couper votre clignotant une fois que vous avez tourné ou changé de voie. Un mauvais signal est aussi nocif que l’absence de signal.Quand vous ralentissez ou freinez, pompez légèrement le frein afin d’attirer l’attention des véhicules qui vous suivent;
- Adoptez toujours un positionnement qui vous permet d’être visible. Veillez à ne pas être masqué par un autre véhicule, un panneau, un arbre;
- Au risque de passer pour un malotru, n’hésitez pas à utiliser votre klaxon. En étant conscient du fait que beaucoup d’automobilistes roulent les vitres fermées (c’est bien pratique la climatisation), la musique à fond.
* MAIDS : In-depth Investigation of Motorcycle Accidents.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire