lundi 30 mars 2009

On se moque de nous!

Dans un article intéressant paru dans Le Devoir du vendredi 27 mars, le journaliste Louis-Gilles Francoeur explique comment le gouvernement du Québec, dans son dernier budget, consent des subventions et des crédits d'impôts démesurés et injustifiés aux personnes qui feront l'acquisition de voitures tout électrique — dont l'impact réel est sujet à questions —, alors que celles qui opteront pour des voitures hybrides rechargeables, aussi efficaces d'un point de vue énergétique, mais plus économiques et plus rentables pour la société, ne recevront qu'une fraction de cette somme.

Il souligne également le fait que les motos et les scooters, qui offrent, pour certains, des rendements énergétiques supérieurs à ces véhicules dits verts, sont complètement ignorés par cette mesure. Contrairement à ce qui se pratique dans d'autres pays, et plus particulièrement aux États-Unis où les acheteurs de deux-roues motorisés rencontrant les normes fédérales recevront la même subvention de 2 500$ que ceux qui choisiront des autos électriques ou hybrides.

Dire que le gouvernement du Québec fait preuve de manque de discernement dans ce dossier est une vérité de La Palice. Mais le plus grave, à mes yeux, c'est l'acharnement dont il fait preuve envers les motocyclistes. Pour une fois qu'il avait l'occasion de faire de la discrimination positive à notre égard, pour le bien de la communauté, il s'en prive. C'est d'autant plus dommageable que cette mesure aurait eu pour effet indirect — mais tout aussi bénéfique — de favoriser la mobilité urbaine en réduisant la circulation automobile dans les grandes villes. En plus d'améliorer notre image auprès du grand public. On est donc perdant sur tous les tableaux.

Pour couronner le tout, je viens de recevoir mon renouvellement d'immatriculation. Et je digère mal de devoir payer 329,00$ pour «plaquer» mon scooter (150 cc) et 518,00$ pour ma moto, laquelle ne figure pas dans la liste des motos à risque émise par la SAAQ. En résumé, je verse 847,00$ pour assurer un risque qui lui n'est pas le double de celui qu'encourt une personne qui ne possède qu'une seule moto. Jusqu'à preuve du contraire, il m'est physiquement impossible de piloter mon scooter et ma moto en même temps. Et pourtant, je paye deux fois. Allez comprendre quelque chose. Si, en plus, je possédais une auto, je débourserais alors trois fois pour assurer le même risque. En plus de défrayer les coûts de deux permis de conduire (classes 5 et 6). Je vous le dis, «on se fait fourrer d'aplomb!». Bientôt, il faudra dire «Merci!», en plus.

Ceux qui pensaient, il y a trois ans, quand la hausse des tarifs a été annoncée, que seuls les propriétaires de sportives passeraient à la caisse se sont mis le doigt dans l'œil. Car leur propre contribution est passée de 320$ à 518$ dans le même temps. Et a donc augmenté de près du double. Elle dépassera même 600$ l'an prochain. Malgré une saison amputée de 4 mois. Ils peuvent toujours se consoler en pensant que les proprios de sportives doivent débourser 1 030$ pour assouvir leur passion. Mince consolation, vous l'avouerez! Mais le fait demeure qu'en ciblant les «bombes roulantes» la SAAQ est parvenue à faire avaler une hausse injustifiée à la masse des motocyclistes, sans que nous réagissions le moins du monde. Ou si peu que ça ne vaut même pas la peine d'être relevé. Je le répète pour ceux qui auraient mal compris : «on se fait fourrer d'aplomb!»

Mais on doit aimer ça puisqu'on vote et revote pour ceux-là mêmes qui nous fourrent. Allez comprendre quelque chose...

6 commentaires:

Skabhy a dit…

Je pense sincèrement que les gens n'ont pas encore assez souffert dans cette société qui penche de plus en plus vers l'individualisme. Diviser pour mieux règner serait le slogan de nos dirigeants. Je vous attends pour descendre dans la rue exprimer notre mécontentement et défendre le peu de droits qui nous reste.

Une vache à lait dont le pis s'est tari

Guytou a dit…

Puisque les augmentations de plaques sont défrayées pour renflouer les caisses de la SAAQ, j'ai "hâte" de voir combien ça va me coûter pour mon auto! Si il n'y a pas d'augmentation, on pourra vraiment conclure à de la discrimination envers les motos.

Anonyme a dit…

Louis Gilles Francoeur avait tapé sur les scooters en 2005, en se basant sur une étude française obsolète de l'ADEME, et en l'interprétant à sa sauce écologiste/combattant. Avec les avancées de la dépollution sur les les scooters, il ne peut plus en parler. Concernantla SAAQ, elle a décidé d'éradiquer la moto du paysage québécois. Je croyais qu'il y avait une coalition pour la défense de la moto ? Et la désinformation continue avec JE à la télé : Les accidents de scooters augmentent. Oui mais les ventes de scooters ont augmenté de 20% à 40% par an depuis 5 ans. Le pourcentage d'accidents par nombre de scooters a-t'il augmenté ? voici la question. Allez sur le site de la SAAQ,Dans la rubrique Prévention, vous ne trouverez pas de livre sur la prévention des risques en scooters. Ça ne couterait pas plus cher que la subvention du gouvernement donnée à un patron américain pour promouvoir le Canadien dans les écoles...
Merci Didier d'aborder les vraies "affaires"...

Patouristik a dit…

La SAAQ est dans le champ, depuis le tout début nous payons la majeure partie de contribution d'assurance sur les immatriculations, ce qui est un non-sens car c'est le fait de conduite un véhicule qui comporte un risque. S'ils veulent taxer le comportement qu'ils arrêtent de taxer le véhicule il n'a rien fait, aller taxer l'individu. Ce serait beaucoup plus équitable de payer la contribution d'assurance sur le permis de conduire et avoir des d'immatriculation qui ne serait que pour les frais administratifs.

De là ils pourraient surtaxer selon le dossier de conduite, point d'émérite, âge, années d'expérience, accident, ect. Et puis si quelqu'un de 50 ans avec 20 d'expérience de conduite moto sans accident et point d'émérite lui prend l'envie de s'acheter 2 motos sport, un scooter pour la ville et un double usage... Il ben il en aurait les moyens et ferait rouler l'économie.

C'est la déprime de voir ce que la SAAQ et le gouvernement fait actuellement pour bannir la moto de nos routes, routes qui ressemblent de plus en plus à une trail ...

Le jour ou je changerai ma S pour une GS est peut-être plus proche que je pense ...

Patouristik

Marc Provencher a dit…

Cher Didier, j'ai toujours admiré chez-toi la façon que tu as de voir les choses sous un autre angle. Ton opinion est claire, précise et plein de bon sens.

Maintenant à mon tour. J'ai une idée qui me trotte dans la tête depuis un certain temps. De quelle façon on pourrait bien s'y prendre pour se faire entendre. Je suis fermement convaincue qu'il y a au moins une personne à l'assemblé national qui est fanatique de la moto et qui n'est pas d'accord avec ces nouvelles politiques.

Montons un dossier crédible avec les faits. Exactement ce que tu viens d'écrire, ou à peu près, et remettons ce dossier à notre député respectif dans chacune nos circonscriptions à le même heure, le même jour.

De cette façon, c'est certains que si le sujet est abordé en chambre, personne ne pourra pas dire qu'il n'est pas au courant. Ce même dossier sera accompagné d'une pétition signé par les motocyclistes de ta région.

Que ce député soit au pouvoir ou non, il pourra nous aider. As-tu pensé l'effet de solidarité démontré ? C'est tout les motocyclistes du Québec que ce font entendre le même jour à la même heure sans avoir à parader. (En passant, c'est une méthode que je juge totalement innéficace. Ici, en Abitibi-Témiscamingue, lorsque le parc La vérendry est bloqué pas un groupe d'individus, on la trouve pas drôle...ralentir le traffic sur l'autoroute...cela se ressemble. On n'a déjà pas la faveur du public !!?)

Bref, jouons le même jeux qu'eux.

Je souhaite avoir transcris mon idée de façon claire ?!?

Je suis près à partir le bal...Qu'en penses-tu ? Qu'en pensez-vous ?

Marc Provencher
Rouyn-Noranda

Didier a dit…

Merci pour le commentaire Marc. C'est une idée à creuser. J'y réfléchis... Je te réponds bientôt. En ce moment, je suis dans le jus!

Amicalement,

Didier